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Assane Pathé Diop : « le digital est en train de changer les habitudes des usagers »

En marge du Salon International E-Business Dakar qui doit se tenir au mois de mai, Assane Pathé Dieng, Directeur General de Pathé Consulting et promoteur de l’évènement présente dans cette interview, les enjeux du digital qui le thème de cette édition.

Assane Pathé Diop, vous êtes promoteur depuis quelques années déjà de l’évènement E-business Dakar et le CEO de Pathé Consulting. Parlez nous de vous et dites nous comment vous avez atterri dans le milieu de l’entrepreneuriat ?

Je vous remercie pour cet entretien. Je suis arrivé dans le milieu entrepreneurial il y a maintenant 6 ans en 2018. A l’époque, j’étais Directeur de projets pour une grande entreprise britannique qui avait ouvert une filiale au Sénégal pour gérer son programme en Afrique de l’Ouest. Apres j’ai voulu apporter mon édifice et aider les entreprises africaines à développer et promouvoir leurs activités à travers des salons, conférences et expositions de qualité. C’est en ce moment que j’ai créé Pathé Consulting. La même année j’ai eu l’idée d’organiser le premier salon du e-commerce au Sénégal parce qu’il n’y avait pas encore d’évènements dans ce domaine malgré le nombre important d’acteurs du e-commerce. Le salon a été dénommée E-Business Dakar. Et beaucoup d’entreprises, de partenaires et sponsors se sont joints à nous pour faire de cette évènement de promotion et de développement du e-commerce au Sénégal et en Afrique une réussite.

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E-business commence à faire partie de l’agenda des entrepreneurs Sénégalais quel bilan tirez vous des éditions passées ?

Le Salon International E-Business Dakar #EBD, prévu du 21 au 22 novembre 2023 à la place du souvenir africain de Dakar, en est à sa 3e Edition. Les deux précédentes éditions se sont tenues respectivement en 2018 et 2019. En somme, nous avons reçu la participation de plus de:

  • 200 Délégués
  • 50 Intervenants nationaux et internationaux
  • 4000 Participants (visiteurs)
  • 60 Exposants
  • 10 Sponsors
  • 9 Partenaires médias
  • 7 Délégations africaines et internationales venant principalement (Cote d’Ivoire, Maroc, Gambie, Mali, Guinée, Cameroun, France)

Rien que pour la première édition nous avons reçu plus de 2400 visiteurs inscrits. Pour vous montrer que c’est un secteur attractif qui intéresse de nombreux jeunes entrepreneurs (femmes et hommes) qui viennent de se lancer en entrepreneuriat.

Il faut dire que le e-commerce est en pleine croissance en Afrique du fait de l’utilisation des smartphones et internet qui sont maintenant à la portée de tous. Selon Statista, rien qu’en 2017, le chiffre d’affaires de l’industrie du commerce électronique en Afrique était de 7,7 Milliards de dollars. Il devrait atteindre 42,3 Milliards de dollars en 2024, soit une croissance cumulée de près de 500% en 7 ans. Une véritable aubaine pour la jeunesses africaines en quêtes d’emploi et d’opportunités.

Le thème de cette édition est « Entrepreneuriat et solutions digitales » qu’est-ce qui justifie ce choix ?

Excellente question. Ce choix se justifie pour deux raisons:

  • Entrepreneuriat parce que nous voulons que les jeunes africains s’intéressent davantage à ce secteur dont les retombés financières, nous le rappelons, se chiffrent en milliards de dollars. Un secteur qui peut, en un temps record, aider à résoudre la problématique de l’emploi des jeunes africains. Il faut cependant que les gouvernements africains accompagnent le e-commerce (secteur de l’avenir) avec des lois qui encadrent et protègent le commerce électronique aussi bien pour les entrepreneurs que pour les utilisateurs finaux.
  • Solutions parce que nous sommes convaincus que les solutions digitales africaines peuvent contribuer au développement de notre continent, à la réduction de la pauvreté et au bien-être et bien-vivre des populations. Avec une prévision de 2,5 millards d’habitants en 2050, l’Afrique suscite beaucoup d’intérêt à l’image des investissements massifs de géants tels que Amazon ou Alibaba… Le e-commerce pourra apporter des solutions à beaucoup de problématiques en Afrique mais nous avons l’obligation de nous préparer, de nous former, de nous perfectionner pour la révolution numérique que nous sommes déjà en train de vivre.
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Comment avez-vous vécu la période de la Covid-19 ? Quel impact a-t-elle eu sur vos activités ?

Comme tout entrepreneur le Covid-19 a eu ses effets négatifs comme positifs.  »A cote de chaque difficulté, est une facilite » L’important c’est avant tout d’être résilient face aux épreuves de la vie et de ne jamais abandonner. Il est aussi important de rappeler que le secteur du e-commerce s’en est bien sorti avec la création de nombreux plateformes au Sénégal par exemple durant cette période. Cela est principalement dû aux changements des habitudes sociales et professionnelles provoques par le confinements et les restrictions.

Pour revenir au thème de cette édition, comment le digital évolue-t-elle au Sénégal ? A-t-elle des chances de bousculer les habitudes des usagers ?

Oui le digital évolue énormément au Sénégal. Nous avons beaucoup d’acteurs publics comme privés qui œuvrent pour le développement du digital et du numérique au Sénégal. Maintenant beaucoup d’entreprises sénégalaises, tous secteurs d’activité confondus, font du marketing digital afin d’atteindre un large éventail de public et gérer leur relation clientèle. Des réseaux sociaux et plateformes tels que Facebook, Instagram, TikTok, LinkedIn etc. sont d’excellents outils utilisés par les entreprises mais également les particuliers pour la promotion et la commercialisation de leurs produits et services.

En effet le digital est en train de changer les habitudes des usagers. Avant de faire un achat par exemple, nombreux sont les personnes et entreprises qui cherchent des avis ou recommandations sur internet. L’objectif est de savoir si la marque, le produit ou le service est bien apprécié et recommandé par les consommateurs. Donc oui le digital et le numérique sont en train de changer les habitudes de vente, d’achat et de consommation des africains.

Nous avons assisté à la fermeture de grands acteurs du digital notamment YUP qui était porté par la Société Général. Il y a également Jumia qui évolue sur le marché africain qui traverse des difficultés et qui a réduit ses activités en Afrique avec des fermetures dans plusieurs pays et elle peine à décoller à la bourse de New-York. Qu’est-ce qui, selon vous explique cette situation ou le digital a du mal à s’imposer ?

L’ Afrique a ses particularités, son histoire, sa culture. Comme vous le savez, le géant Amazon créé en 1997 a enregistré ses premiers bénéfices 8 ans plus tard. Alibaba a mis moins de temps. Donc il faut de la patience et savoir étudier le comportement d’achat des africains qui en sont à leur début par rapport au numérique et au digital.

Il existe toujours un problème de confiance des utilisateurs en Afrique par rapport à la vente en ligne. Nous préférons toujours toucher le produit, le manipuler avant de passer à l’achat. Il y a également des problèmes entre les produits livrés et ceux commandés. Sans compter les problèmes logistiques ou d’accès à internet qui n’aident pas le commerce en ligne en Afrique.

Néanmoins Jumia, comme beaucoup de nouveaux acteurs tel que Yango, les fintechs et paiement mobile comme Orange Money ou Wave sont en train de faire un travail important et considérable pour le développement du e-commerce et du digital pour le bien-être et le bien-vivre des populations sénégalaises et africaines.

Mais encore une fois la confiance et la patience sont les bases de tout succès.

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Comment appréhendez-vous l’essor des intelligences artificielles qui sont de plus en plus performantes et qui parviennent à produire des contenus littéraires, scientifiques et techniques plus aboutis que ceux produites par des humains ?

A mon avis l’intelligence artificielle permettra au monde de gagner un temps considérable pour certaines actions que nous faisons au quotidien.

Ce qui m’intéresse ce n’est pas l’IA dans son contexte global mais l’IA dans le contexte africain. Comment l’Afrique doit percevoir l’intelligence artificielle, l’intégrer dans son développement, dans l’éducation, la réduction du chômage, la sante etc. Quelles sont les forces, faiblesses, opportunités et menaces pour les sociétés africaines ?

Fort heureusement nous constatons que l’Afrique a bel et bien sa partition à jouer. C’est ainsi que lorsque l’Ethiopian Artificial Intelligence Institute a vu le jour, en 2020, le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a déclaré : « Nous ne voulons pas que nos jeunes ne fassent qu’observer de loin et adopter ce que le reste du monde aura produit. » C’est vraiment ça le challenge. Il faut que nous, africains, soyons proactifs et pas que réactifs.

C’est la raison pour laquelle nous avons aussi vu la création de l’Observatoire Afri­cain de l’Intelligence Artificielle Responsable (OAIAR) au dé­but de 2022 pour susciter des débats et des réflexions.

Le monde bancaire en Afrique a été l’un des premiers à intégrer l’IA à leur système d’octroi de crédit et service client. Cependant l’expérience humaine est plus importante en Afrique. Ce qui fait que l’IA ne prend pas en compte les contextes locaux des pays africains parce le système s’est appuyé sur l’expérience des pays industrialisés et développés.

Les innovations dans le domaine de l’IA font partie de l’avenir et nous devons en tirer profit. C’est le cas par exemple de l’Ouganda, pays dont la malaria cause 27% des décès. C’est dans ce cadre que Docteur Rose Nakasi a initié un modèle capable de reconnaitre l’infection dans le sang. Elle lui a fallu récolter des milliers de photographies d’échantillons sanguins pour nourrir l’apprentissage automatique donc artificiel. Deux prototypes sont même utilisés au complexe hospitalier de Mulago.

Le camérounais Amadou Nchange Kouotou a mis au point  Agrix Tech, une application utilisant l’IA qui reconnaît les maladies à partir des photographies et des vidéos que fournissent les agriculteurs. Elle est utilisée par plus de 700 agriculteurs et sert aussi pour l’octroi de crédit par des partenaires micro finances locaux.

À Lagos, le centre Data Science Nigeria a l’objectif de créer 1 millions de Nigérians en science de données d’ici 2027 pour faire du pays un partenaire idéal.

Au Sénégal par exemple, des jeunes ont lancé l’Institut des Algorithmes du Sénégal. Il y a également l’espace GalsenAI qui rassemble les passionnes de données massives.

Pour vous dire qu’il y a du potentiel mais encore une fois il nous faut davantage de réflexions critiques et d’actions. Nous devons encadrer et utiliser l’intelligence artificielle pour régler les problèmes des africains pas l’inverse.

Ces intelligences artificielles ne risquent-elles pas de rendre également difficile l’entrepreneuriat ?

Au moment où je vous parle, un groupe d’éminents informaticiens et d’autres notables de l’industrie technologique tels qu’Elon Musk et le co-fondateur d’Apple, Steve Wozniak, ont appelé à une pause de 6 mois pour examiner les risques de l’intelligence artificielle. Cette décision intervient au moment où les géants de la technologie mondiale tels que Microsoft et Google se livrent à une course effrénée pour l’IA.

La lettre avertit que les systèmes d’IA avec « l’intelligence compétitive humaine peuvent présenter des risques profonds pour la société et l’humanité » – d’inonder Internet de désinformation et d’automatiser les emplois à des risques futurs plus catastrophiques hors du domaine de la science-fiction.

Elle indique que « ces derniers mois ont vu les laboratoires d’IA enfermés dans une course incontrôlable pour développer et déployer des esprits numériques toujours plus puissants que personne, pas même leurs créateurs, ne peut comprendre, prédire ou contrôler de manière fiable ».

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Donc il est certain que l’IA présente des opportunités mais également des risques pour les entrepreneurs.

On nous parle de la remplaçabilité de l’homme notamment avec ChatGTP, une copie artificielle qui peut tenir une longue conversation avec vous. Une IA puissante qui pourrait écrire vos emails, inventer des histoires, coder des programmes et vous l’expliquer… bref un véritable partenaire de travail qui peut vous faire gagner du temps et de l’argent.

Il y a également La MDA de Google dont leur ingénieur a déclaré qu’elle est  »une technologie bien vivante et consciente ».

On note également le problème de vol d’identité sur internet. Comment encadrer une technologie qui peut apprendre, se corriger, se perfectionner, se souvenir, réfléchir, voir simuler la voix d’une personne? En gros l’IA peut faire ce que vous faites, voire mieux que vous. Donc il est primordial d’avoir un bon encadrement, des règlementations et encore plus de réflexions quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle qui est encore au stade embryonnaire en Afrique.

En attendant… nous invitons tout le monde à la prochaine édition du salon International E-Business Dakar prévue du 21 au 22 novembre 2023 à la place du souvenir africain de Dakar.

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