L‘écosystème entrepreneurial africain bouillonne et de nouvelles startups sont créées de jour en jour. Cependant, les entrepreneurs restent confrontés aux mêmes problèmes de recherche de financement. Ils accusent les banques d’être frileuses et de refuser de financer leurs projets.
Des initiatives sont lancées par les privées et l’Etat afin d’améliorer le sort des entrepreneurs. Des concours sont organisés chaque année par des fonds d’investissement afin de sélectionner et de financer les projets les plus innovants.
Les financements existent. Des accompagnements existent pour les entrepreneurs. Reste à savoir où les trouver.
Fonds d’investissement et incubateurs
D’abord les fondateurs ensuite les autres
Un projet reste personnel, se consolide et se développe en interne jusqu’à ce qu’il prenne de l’envergure. Facebook et Apple, comme on aime à le raconter, ont débuté leurs activités dans leur garage, sans sous pour financer leurs activités et sans soutien autre que leur propre savoir faire. C’est plus tard, une fois le potentiel commercial établi, que les premiers investisseurs se sont présentés.
Après sa création en 2004, Le premier investisseur externe de Facebook (Peter Thiel fondateur de Paypal) ne s’est présenté qu’en 2007 avec une participation de 500.000 dollars.
La faillite de certaines entreprises sont occasionnées par l’absence de financement. Cependant pour beaucoup d’autres, la pertinence en demeure la principale cause. Un projet qui ne présente aucune perspective de développement est voué à l’échec.
A chaque étape du développement de l’entreprise correspond son type de financement et son profils d’investisseurs.
Lors de la création de l’entreprise, le ou les fondateurs constituent la première ressource de l’entreprise. Ils financent sur fonds propres les différents investissements relatifs à la création de l’entreprise ou à la réalisation des prototypes. A ce niveau le risque est très élevé et l’activité n’est pas forcement rentable. le fondateur n’a aucune certitude sur l’accueil que lui réserve le marché. Il peut y avoir des écarts entre la valeur proposée par l’entrepreneur et celle attendue par le client.
Les fondateurs peuvent solliciter le soutien financier de la famille ou des amis en dehors de leurs propres contributions. ce fonds on l’appelle généralement “seeds money” ou fonds d’amorçage.
Il existe en outre des bailleurs, des Business Angel, spécialisés dans le financement en seeds money. Certaines sociétés de capital venturing proposent également des financements en seeds money notamment le fonds Afric’innov.
Des fonds d’investissements spécialisés pourront par la suite prendre le relai pour accompagner l’entreprise dans les différentes phases de son développement.
Les entrepreneurs peuvent également faire appel aux incubateurs qui pourraient les accompagner dans la structuration de leur projet et dans la recherche de financement. Le fait d’être incubé offre une meilleure crédibilité vis à vis des investisseurs ou des établissements financiers.
Le recours aux banques
La banque parait une alliée sûre pour financer le développement de son activité. certains y ont recours lors de la création de leur entreprise mais la contrainte liée à l’accompagnement bancaire constitue un obstacle de taille. En effet, l’entreprise crée des charges (remboursement d’échéances) alors que la trésorerie permettant de la prendre en charge n’est pas encore confirmée.
L’accompagnement de la banque est important lorsqu’il s’agit de financer des besoins ponctuels pour lesquels on est est sûr de pouvoir rembourser. On peut la solliciter pour couvrir le besoin en fonds de foulement (BFR) en cas d’insuffisance de trésorerie ou pour des investissements complexes auto-liquidatifs comme l’immobilier.
En outre, le financement bancaire nécessite d’avoir des garanties de remboursement solides comme des sûretés réelles, contrairement aux fonds d’investissement et autres.
le financement participatif ou crowdfunding
Le crowdfunding a été la révolution de ce 21ème siècle. Ce mode de financement a permis l’essor de plusieurs projet d’entreprise. Malgré son apparente facilité, le financement par le crowdfunding est aussi complexe puisque l’entrepreneur doit pouvoir donner les informations importantes sur le projet et mettre l’accent sur la communication en vue de faire adhérer les participants.
L’argumentaire qui doit être développé dans le cadre d’une campagne de crowdfunding doit être aussi efficace et honnête comme si l’entrepreneur faisait face à des investisseurs expérimentés.
D’ailleurs des entreprises ont trouve les moyens de spécialiser leur plateforme de financement participatif dans certains secteurs d’activités (Lymo par exemple).
Les financements publics et les initiatives privées
Il existe des initiatives publiques et privées destinées a promouvoir l’entrepreneuriat au Sénégal. A travers la Délégation Générale à l’entrepreneuriat Rapide (DER), le Sénégal a débloqué une enveloppe de 10 Milliards à destination des jeunes et des femmes. Le fonds prévoie une dotation annuelle de 30 milliards pour dynamiser le secteur. Cependant le processus de financement est similaire a celui des banques a la différence qu’au niveau de la DER, les conditions sont plus adaptes à la situation des acteurs économiques locaux.
Orange Sénégal et Expresso également investissent le secteur. Elle appuie les startups évoluant dans l’économie digital sur le plan des financier sous forme de prix lors des “hackaton”, ou sur le plan technique à travers son incubateur OrangeFab.